Le Prieuré Notre-Dame de L'Angle aux Chanoines

Prière de ne pas déranger la belle endormie... C'est ce que l'on ressent au premier abord lorsque l'on aperçoit la chapelle Notre-Dame de l'Angle aux Chanoines dominant le bocage Vendéen. Nous sommes près de Chantonnay. Pourtant il n'est point question de sommeil lorsque les fantômes du passé ne peuvent se reposer. Où est donc passée la porte? La tôle a remplacé la pierre mais les éléments en colère se sont associés pour abattre cet anachronisme. Terrassée par des tempêtes successives la ferraille gît à même le sol. A la place s'ouvre la "porte de l'enfer" : un gouffre géant se nourrissant des turpitudes climatiques. Et, juste au-dessus, sur le toit? Dans cette arcade désespérément vide, naguère, le tintement de la cloche résonnait. Il était synonyme de rassemblement au pied de cette chapelle. Aujourd'hui, il n'y a guère que quatre ou cinq Chèvres, dans le pré attenant, pour répondre à l'appel. Mais j'y pense, la Chèvre symbolise la créature du Diable au Moyen-âge... Enfin, sachant que ces charmantes bêtes sont réputées pour tout débroussailler une appétence pour le Lierre qui recouvre l'édifice serait la bienvenue! L'intérieur du patrimoine, de style Roman, est lui aussi dans un piteux état. On aperçoit, au fond, un autel en pierre sur un sol en terre battue. Derrière, on remarque un chevet simple avec trois fenêtres. On distingue enfin un vaisseau unique qui est voûté en plein cintre. Le prieuré, quant-à-lui, est aujourd'hui disparu. Il se trouvait à l'emplacement des habitations qui forment un corps de ferme à l'arrière.

Historiquement, le prieuré a sans doute vu le jour au XIVème siècle. Il est alors rattaché à l'Ordre de Saint Augustin. Grâce au "Cartulaire d'Alliat"*, daté de 1648, on sait que l'édifice religieux était placé sous le patronage de l'Abbé de Nieul-sur-l'Autize. Selon toute vraisemblance, il n'y a plus eu aucune activité monastique à partir de 1721, date où a été dissoute l'abbaye de Nieul-sur-l'Autize. Il devient alors une exploitation agricole. En 1792, pendant les Guerres de Vendée, la chapelle servira de refuge au prêtre réfractaire Desplobein de Saint-Vincent-Puymaufrais. En 1796, une fois la Révolution Française passée, "l'Angle" sera vendu comme bien national . Actuellement, c'est la famille THOMAS qui détient ce patrimoine (propriété privée).

Ingrid FLEURY

Tous droits réservés

*Recueil de chartes contenant les titres de propriétés et de privilèges d'une église

#Photographie #France #PaysDeLaLoire #Vendée #Patrimoine #Blog