Le Domaine des Boucheries aux Landes-Genusson en Vendée

Je vous emmène découvrir mon coup de cœur des journées européennes du patrimoine 2024. Un site alliant patrimoine et biodiversité : Le Domaine des Boucheries autrement nommé "La Closerie du Vieux Château".

Commençons par situer ce patrimoine hors du commun pour bien ressentir l'atmosphère qui émane des lieux. En effet, nous nous trouvons aujourd'hui au lieu-dit "Les Boucheries" à 2km des Landes-Genusson. Ici-même se trouve "La Cité des Oiseaux" et c'est précisément au cœur de cette réserve ornithologique de 24 hectares que "niche" le domaine des Boucheries".

Cette zone préservée s'est engagée dans des missions bien spécifiques : assurer la biodiversité, gérer les milieux naturels, sensibiliser le public à travers diverses animations...

C'est en 1983 que le Conseil Général de Vendée commence à peaufiner son idée en association avec la LPO et les fédérations de pêche et de chasse. Il faudra attendre 1989 pour une ouverture au public sous le nom de "réserve ornithologique des Boucheries". C'est en 1998 qu'elle prendra le nom de "Cité des Oiseaux". Un centre de découverte, sur le thème de la migration animale, viendra prendre place dans l'ancienne métairie du domaine.

C'est dans ce cadre on ne peut plus bucolique que s'intègre avec grâce le domaine des Boucheries. Pourquoi ce nom me direz-vous? Et surtout, pourquoi en changer? Deux questions auxquelles je vais tenter de vous répondre.

Dans un premier temps, l'étymologie du nom "Boucheries" vient d'une forme latine française "Buscaria" qui provient également de "Buscus" signifiant "Bois" et du suffixe "aria" désignant "une étendue de terre".

Dans un second temps, le domaine des Boucheries, au delà de la Cité des Oiseaux, regroupe un ancien et nouveau château. De nos jours l'ancienne bâtisse a pris le nom de "La Closerie du Vieux Château" en référence à ses douves qui "clôturent" l'édifice. Cette demeure fait aujourd'hui Chambres d'hôtes. La bâtisse plus récente, qui est une propriété privée, date de 1883. Elle a servi, pendant un temps, d'école de garçons. Elle garde le nom de "Boucheries" puisque le lieu-dit se nomme ainsi.

Mais passons maintenant à la visite de ce magnifique château remontant, pour les parties les plus anciennes, au XVème siècle! Le premier contact visuel, comme je le disais ci-dessus, se fait par le biais des imposantes douves. Pour les observateurs éclairés, vous pourrez même distinguer des vestiges de latrines.

Un peut à l'écart se dressent les dépendances avec, notamment, l'ancienne métairie. En approchant, se dessinent la tour carré et le colombier les seuls rescapés de cette époque médiévale enfin, pas tout à fait...

Dans la cour, les vieilles pierres semblent revivre notamment grâce à un joli jardin de curé. Un soin particulier du détail, de l'esthétisme permet également d'obtenir un ensemble cohérent et agréable visuellement.

La présence de l'eau par le biais d'une fontaine et d'un puits est aussi un point important de cette Closerie car elle y apporte une ambiance sereine.

Un autre élément, et pas des moindres, date de l'époque féodale : Ce sont les caves! Il faut savoir qu'elles sont uniques en Vendée au vu de leur ancienneté.

Une plongée dans cet univers souterrain vous fera remonter les plus vives émotions. C'est d'ailleurs une chance que la folie humaine à travers les siècles ne nous ait pas privés de ce trésor.

Trésor, vous avez dit trésor? Et bien oui, le Château des Boucheries n'a pas révélé tous ses secrets et la légende reste tenace... Nous sommes en 1794, Les Guerres de Vendée font rage. La peur règne. Les pillards sont nombreux. Le seigneur du lieu se sent traqué. Quoi faire de ses biens? Tout mettre dans une barrique de fer cerclée puis l'enterrer, mais où? C'est là où le mystère s'épaissit : "à un vol de chapon entre le château principal et le Moulin de la Lande". Franchement, au XVIIIème siècle ils exagéraient! Au moins, maintenant avec un GPS il n'y a plus de doute sur la géolocalisation...

Avant de terminer, faisons le tour des principaux propriétaires de ce domaine. Il faut savoir que le premier seigneur connu de la Boucherie, en 1546, se nommait Gabriel LAMBERT. Son fils, Louis LAMBERT (1562) était de confession Protestante. Alors il est évident que la demeure a subi des tourments lors des Guerres de Religions. Pour preuve, le château s'est vu assiégé par le Duc de NEVERS Louis de GONZAGUE en 1588. La bâtisse sera incendiée par la suite. Ce n'est qu'en 1713, qu'un grand logis est rebâtit.

Pendant la Révolution Française le logis est épargné par les colonnes infernales. Il appartenait alors à la famille POYANNE-BETHUNE de SULLY. Ce n'est qu'en 1834, que le château passe aux mains de la famille DEMANGEAT.

Pour finir, merci à Patrick et Nathalie pour leur accueil dans le cadre de ces journées européennes du patrimoine. Un bel endroit et un bon moment de partage.

Ingrid FLEURY

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