Le Château de l'Aubraie fief de la famille Clemenceau!

Le Château de l'Aubraie se situe sur la commune de La Réorthe en Vendée. Cette propriété privée n'est pas visible de la route et pourtant... On peut y accéder à pied par une longue allée bordée de Marronniers.

En cette fin d'automne, quelques Cyclamens sauvages apportent une touche colorée à cette journée maussade. Mais l'humidité ambiante est vite oubliée face au spectacle qui se présente.

Non, ce n'est pas "le château de la belle au bois dormant" mais bien "le Château de la belle Aubraie vivante".

Architecturalement, le château se compose en deux parties. La première garde un aspect médiéval. On aperçoit des murailles et des tours d'angle avec des larges douves qui entourent l'édifice.

La deuxième abrite un logis renaissance. Il faut savoir que le Château de l'Aubraie est inscrit monument historique depuis le 1 février 1928.

Remontons donc les couloirs du temps pour comprendre l'histoire de cette demeure majestueuse :

Nous sommes au XIVème siècle. Le premier propriétaire de cette bâtisse se nomme Nicolas SURIETTE. Il épouse en 1370 Marguerite d'APPELVOISIN.

Pour anecdote, il est mentionné dans les Archives Historiques du Poitou, où sont notées les affaires judiciaires de la province, qu'en 1395 un bâtard de la famille surnommé "La Flour" est tué dans une rixe.

C'est Louis, le dernier descendant de la famille SURIETTE qui, vers la fin du XVIème siècle fera restaurer le château.

Au XVIIIème siècle, il passera aux mains des de CRUZY-MARCILLAC. Ceux-ci n'y logèrent guère et laissèrent le soin au régisseur de s'occuper de leur bien.

La devise de la famille aurait pu être : "La campagne c'est bien mais c'est pas automatique"...Ou alors..."Après la ville, c'est toujours la ville"

Finalement, c'est encore la révolution française qui "trancha" si j'ose dire. Le Marquis de MARCILLAC émigra en 1791. Ses biens furent confisqués et vendus comme bien national en 1796. C'est Françoise Henriette GREFFARD, veuve de Jean JOUBERT (maire "patriote" de la réorthe"), qui acquit, pour une somme modique, la demeure ainsi qu'une partie des terres.

Celle-ci s'installa alors dans la propriété avec sa fille Marie-Gabrielle.

C'est à l'aube du XIXème siècle que le Château de l'Aubraie va aller à la rencontre de la famille CLEMENCEAU. Pour ce faire, le grand-père de Georges, Paul-Jean Benjamin va épouser Marie-Gabrielle JOUBERT le 16 mai 1809.

De cette union naquirent deux fils : Paul-Benjamin (qui est le père de Clémenceau) et son frère Jean-Paul. Mais comme l'on dit parfois, on ne choisit pas sa famille. On a beau être frère, on a le droit d'être différent, l'important c'est d'exister.

Paul-Benjamin était surnommé par son père "le sans-culotte" et Jean-Paul "le marquis" ce qui laisse entendre le tempérament diamétralement opposé de la fratrie.

Georges CLEMENCEAU naîtra le 28 septembre 1841. Ce sont plus les souvenirs d'enfance qui rattachent "le père la victoire" au château de l'Aubraie. Il y refera seulement un séjour en 1869 avec son épouse Mary PLUMMER lors de son retour des Amériques. A la mort de son père, en 1897, c'est son frère Paul qui héritera du domaine alors que Georges est pourtant l'aîné.

A partir de ce moment Georges CLEMENCEAU fermera les portes de son cœur à sa famille. Il prendra sa retraite dans sa maison au bord de l'océan à Saint-Vincent-sur-Jard entouré de ses objets hétéroclites. Alors, pour lui, Le Château de l'Aubraie deviendra le souvenir des jours heureux.

Ingrid FLEURY

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