L'étonnant Château de l'Hébergement-Hydreau

Il était une fois, non loin du village de l'Oie, un patrimoine qui me laissa sans voix...

Aux abords du hameau de l'Hébergement-Hydreau, en Vendée, les maisons anciennes laissaient présager une belle découverte.

Mais je ne m'imaginais pas vivre un moment si intense. Lorsque mon regard s'est posé sur les vestiges de ce château endormi j'ai simplement eu un coup de cœur. Il s'offrait à moi, comme un décor de cinéma, dans toute sa splendeur. Seraient-ce les signes d'une certaine fragilité qui m'ont autant émue dans ce colosse aux pieds d'argile?

L'étonnant Château de l'Hébergement-Hydreau a été édifié vers le XIème siècle. L'édifice primaire était en bois. Il avait pour nom la Haute-Cour. Il s'agissait, à l'époque, d'une tour construite sur une motte féodale. Pour se défendre des éventuelles attaques, une palissade et des fossés remplis d'eau entouraient la butte.

En dehors se situait "la basse-cour" et ce n'était pas le logis des poules! Effectivement cela comprenait : les étables, les écuries, la chapelle...

Ce n'est qu'à partir du XIIIème siècle que la pierre s'invite dans l'architecture du château de l'Hébergement-Hydreau. Après avoir traversé les tumultes de la guerre de cent-ans (1337-1453), en tombant plusieurs fois dans l'escarcelle des perfides Albions, c'est au XVème siècle que la bâtisse figure à son zénith.

Il faut imaginer qu'à cette période le château possède deux tours de guet (l'une est toujours visible), un logis seigneurial, des cachots, des écuries, des communs... Mais avec le XVIIIème siècle arrive la révolution française, le déclin n'est plus loin pour le château de l'Hébergement-Hydreau, pire le glas va sonner!

Dans un premier temps, son propriétaire : le Baron de la DOUESPE, las de l'inconfort de son logis va déserter les lieux en 1789. Dans un second temps, en 1794, la colonne infernale du Général TUNCQ met un terme à l'élégante silhouette de ce château en l'incendiant.

De nos jours les vestiges de cette forteresse médiévale sont toujours présents. Entre démesure et décadence l'endroit dégage une certaine mélancolie. Personnellement, j'ai eu du mal à quitter le site. Une dernière fois je me suis retournée vers lui, histoire de figer l'instant dans ma mémoire.

Ingrid FLEURY

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