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L'ancien Cimetière Protestant de Bourneau en Vendée


C'est avec beaucoup d'émotion que j'écris, aujourd'hui, cet article sur le cimetière protestant de Bourneau. Simplement parce qu'il nous rappelle que derrière chaque patrimoine se cache une histoire familiale. Celle-ci peut s'avérer heureuse ou tragique. Il suffit parfois que l'intolérance humaine s'en mêle.

C'est juste avant d'arriver au village de Bourneau, sur la route de Sérigné, que mon regard fut attiré par ce petit panneau blanc "cimetière protestant".

Je me rappelle, sur le moment, de mon excitation. Effectivement, cette découverte était totalement fortuite! Devant moi se dressait un magnifique champ de Sorgho.

Cela me permit de faire plus ample connaissance avec ces étranges céréales avant d'accéder "à ce lieu de repos éternel".

Au bout de cette ligne droite j'aperçus des silhouettes blanchâtres. Celles-ci, en approchant, s’avérèrent être des Vaches. Je me rendis bien compte de l'œil dubitatif qu'elles posaient sur moi.

Ma légitimité en ces lieux était sous caution! Mais déjà le petit cimetière se dévoilait sous mes yeux.

Juste derrière le champ, avec une vue bien dégagée sur les alentours, l'herbe verte se chargeait de mettre en valeur les onze tombes Protestantes. Comme des protecteurs, des arbres alignés se penchaient sur les vieilles pierres. Un sentiment de paix m'envahit en contemplant le site. La beauté de l'endroit en aurait fait presque oublier que ces personnes n'avaient pas choisi leur lieu de sépulture...

Il faut savoir que le Protestantisme apparaît en Vendée au début du XVIème siècle. Au milieu du XVIIème, la moitié de la noblesse Poitevine est Huguenote. C'est la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, par le roi Louis XIV qui va changer la donne. Les répercussions vont être désastreuses sur cette communauté. Les Protestants n'ont alors pas le choix : soit ils abjurent leur foi pour échapper aux persécutions ou alors ils décident de s'exiler pour être libres de pratiquer leur religion.

En fait, il s'installe, en cette fin de XVIIème siècle en France, une répression par la violence. Frapper son semblable parce qu'il n'a pas la même opinion que soi plutôt que de communiquer, semer la discorde par la désinformation : voilà "l'absolutisme Louis XIV" qui fonctionne encore assez bien de nos jours malheureusement.

En tout cas, "les irréductibles" Protestants sont traqués. Ils doivent célébrer leur culte dans la clandestinité. C'est ainsi que "naissent ces cimetières". Le but était de trouver des endroits pour enterrer les défunts hors du cimetière Catholique sans éveiller les soupçons. Les prés, les jardins, les caves faisaient ainsi souvent office de lieu de sépulture.

C'est pour cela que beaucoup d'entre eux se trouvent, de nos jours, sur des propriétés privées.

Sur les onze tombes que regroupe ce lieu de recueillement, on remarque de belles inscriptions, notamment : "Il a été bon fils, bon époux, bon ami, charitable et aimé des pauvres,"

Il s'agit de Noé-Pierre GALLOT sieur des AURIERES habitant "au Logis". Il a été président du district de La Châtaigneraie en 1791 puis président de l'administration municipale du canton de l'Hermenault en l'an VI et VII et enfin maire de Bourneau de 1800 à 1810. Il finira ses jours le 23 mars 1830 à l'âge de 83 ans.

Pour finir, au-delà de la religion, ce lieu doit-être respecté simplement pour l'histoire qu'il nous transmet et l'émotion qui se dégage du site.

Ingrid FLEURY

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